Petit portrait en ombre et en mystère,
En esquisse tracé d’incertain.
Notre trace qui sème nos instincts
Aux quatre coins du vent de cette Terre.
Nous sommes ce que nous avons été,
Mais nous oublions si souvent de vivre.
Allant à petits pas à émietter,
Nous ne respirons plus que pour survivre.
Bouger ses doigts dans l’encre de la nuit
Et y allumer toutes ces étoiles
Qui sont dans cet os du néant la moelle
Dont nous souhaitons entendre le bruit.
Un colibri s’est caché sous les feuilles
Quand la pluie allait tout juste tomber.
La faim se vautre aux plies d’un mille-feuille
Où l’hirondelle a ses ailes plombées.
Quand, aux lampadaires, les demoiselles
Meurent d’y être en nombre et bien trop belles.
Nous sommes l’éphémère humanité
Qui s’affole de son insanité.
Dans ce vide, recréer tant de choses,
Que notre vie bascule entière ailleurs.
Vivre en un merveilleux que l’on ose,
Où les larmes coulent de l’intérieur.
Se poser sur les pétales des rêves,
Espérer s’ouvrir à l’éternité.
Quelques pas traînant sur le bout des lèvres
Par la vague avec le sable emportés.
La brume n’a qu’épaissit le mystère,
Noyant au loin la ligne d’horizon.
Le spirituel chante au diapason
D’une sincérité élémentaire.